Visite guidée du CSG

Une visite au CSG s'impose pour tout visiteur de la Guyane.

Le CSG, ou Centre Spatial Guyanais, est le Port Spatial de l'Europe. Situé entre Kourou et Sinnamary, à 70 km de Cayenne, il est la principale source de richesse de Guyane.

Sachez que le CSG vous accueille à bras ouverts (budget Relations Publiques et intégration obligent), pourvu que l'on prenne le soin de réserver au préalable. Malgré cela, il n'y a quasiment que des européens qui visitent.

Dès votre arrivée, et après avoir troqué une pièce d'identité contre un badge, vous êtes pris en charge par les bus réservés spécialement par le CSG (à des sociétés locales, re-effort d'intégration). Là, une hôtesse vous présente le CSG; au menu :

• salle Saturne et projection d'un film,
• salle Jupiter, avec ses places réservées pour les VIP,
• visite des chantiers ELA3, c'est nouveau, avec les installations qui serviront à Ariane 5,
• le site ELA2, bien sûr, (zone arrière et le "blockhaus", à 1km de la zone avant, laquelle est réservée aux visiteurs privilégiés ou, cela m'est arrivé une fois, accompagnant une personnalité),
• et, pour finir, visite du musée et de la salle Vénus (bar).

Mais pour voir réèllement Ariane, le mieux est de se faire inviter au transfert, c'est à dire à l'opération qui consiste à amener Ariane du bâtiment de montage vers le pas de tir. C'est le seul moment où l'on peut approcher la fusée à quelques mètres (voir photo).

Lors des tirs, qui ont lieu de nuit pour des raisons techniques, il faut reconnaître que l'on ne voit pas grand chose de la montagne de la Carapa (12 km). Mais le son est là, heureusement. Et puis on peut toujours dire que l'on y était. Le CSG y installe des TV qui montrent la salle Jupiter et des images en gros plan. Cela dit, on voit très bien de Cayenne aussi.

Le mieux, mais c'est là un privilège rare, est d'être invité sur l'un des postes avancés : salle Jupiter (10 km), Carbet Toucan (4 km), mais ces deux sites sont réservés, ou encore Carbet Ibis (12 km), salle Saturne ou Venus (10 km).

A chaque tir, c'est la procession entre Cayenne et Kourou. Des voitures remplies (de Métros exclusivement) à 150 km/h, pour ne manquer le spectacle à aucun prix. Puis c'est la course sur les 500 derniers mètres pour gravir à pied la Montagne de la Carapa, seul sommet libre d'instruments de mesure à dominer la plaine du CSG.

Là, littéralement étouffé par la foule "parfumée" à l'Autan (l'anti-moustique vendu par les chinois), on écoute religieusement la voix du Directeur D'Opérations (DDO) qui annonce "tout est nominal", "Extinction des lumières à h-1 minute". Parfois la pluie est aussi au rendez-vous, pour compléter le pittoresque.

Et puis c'est le moment crucial où tout le monde retient son souffle et décomptant à mi-voix, 10, 9, 8, 7,6,5,4,3,2,1, jusqu'à la mise à feu et à l'embrasement du pas de tir. Puis la boule lumineuse s'élève avec difficulté et vient passer au dessus des Iles du Salut. Lorsque nous parvient enfin le bruit, la fusée est haute dans le ciel.

Parfois, comme en février dernier avec V36, on voit la lumière redescendre...

Heureusement, cela se passe en général mieux, et l'on peut assister en direct à la télévision aux congratulations du directeur d'Arianespace, des Ministres, et des Clients Satellites avant de noter précieusement la date prévue pour le prochain lancement que, bien sur, on ne manquera sous aucun prétexte.

(Texte écrit en mars 1991)

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